Didier Eribon, né le 10 juillet 1953 à Reims (Marne), est un philosophe et sociologue français. D'abord journaliste pour Libération et le Nouvel observateur dans les années 1980 et 1990, il participe ensuite à l'animation d'un séminaire à l'École des hautes études en sciences sociales de 1998 à 2004, puis exerce comme professeur des universités à l'Université de Picardie Jules-Verne de 2009 à 2017. Son essai autobiographique Retour à Reims, publié en 2009, est remarqué par la critique. Didier Eribon est né à Reims dans un milieu pauvre, d'un père ouvrier («manœuvre», ainsi qu'il s'ingéniera à le cacher à son entourage) et d'une mère femme de ménage puis ouvrière dans une verrerie. Dans son récit Retour à Reims, il décrit sa famille comme marquée et fragilisée, à l'instar de nombreuses autres familles rémoises, par les deux guerres mondiales qui ont énormément affecté cette ville. Son père et l'environnement social dans lequel il vit sont homophobes. Il décrit sa mère comme raciste dans Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple. Il passe son enfance dans un petit logement ouvrier du quartier Verrerie, puis dans un immeuble HLM du quartier Jamin. Il fréquente alors l'église Sainte-Jeanne-d'Arc où il fait son catéchisme (par tradition, bien que ses parents soient athées et même anticléricaux) tandis que se construit, à quelques dizaines de mètres de chez lui, la chapelle Foujita. La famille déménage en 1967 dans une cité HLM périphérique de la ville. Il passe également du temps à la cité-jardin du Chemin Vert où vivent ses grands-parents paternels, tandis que ses grands-parents maternels, ouvriers eux aussi, vivent à Paris. Didier Eribon est le second d'une fratrie de quatre garçons et, à la différence de ses frères, le seul à suivre des études après l'âge obligatoire: études secondaires au lycée Clémenceau à Reims, puis universitaires à Reims et Paris. Le parcours de ses frères est pour lui emblématique de la sélection sociale qu'opère le système scolaire à l'égard des enfants d'ouvriers. Durant son adolescence, il milite un temps dans une organisation trotskiste qu'il abandonne ensuite jugeant alors que la politisation des questions sexuelles passe «par une mise à distance du marxisme qui ne considérait comme politique que ce qui relevait de la domination de classe». Il restera cependant toujours attaché à l'idée qu'il existe bel et bien une classe sociale dominée, dont il est issu, et que celle-ci doit lutter pour son émancipation. Il fait des études de philosophie, après avoir réussi le concours de l'Institut de préparation aux enseignements de second degré qui lui permet d'être rémunéré pendant trois années d'études. Selon un article paru en 2021 dans l'hebdomadaire Marianne, il échoue aux concours de l'agrégation et du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré. Il commence sa carrière comme critique littéraire à Libération de 1979 à 1983, puis, à partir de 1984, et jusqu'au milieu des années 1990, au Nouvel Observateur. Source: Article "Didier Eribon" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.